Simiane : Musique persane dans la Rotonde.

Samedi 7 juin dernier en début de soirée, la Rotonde a résonné, après d’autres musiques, de la musique persane portée par le duo Shadi Fathi et Bijan Chemirani. C’est l’association manosquine « Jeux d’Anches », déjà accueillie à Simiane grâce à une amicale collaboration avec « les Riches Heures Musicales de la Rotonde », qui avait organisé ce concert dans le cadre d’une belle programmation de diversité musicale.

La Rotonde était pleine à craquer pour ces moments magnifiques. Shadi jouait du Setar, un des multiples instruments à cordes pincées de la musique perse, et elle s’accompagnait de sa voix pour le chant ou la déclamation, sans oublier une incursion avec le Daf, grand tambour incluant des pièces métalliques glissant sur la peau pour renforcer la variété des sons ; en parfaite complicité, Bijan, virtuose absolu des percussions, tirait du Zarb et de sa peau tendue une variété fabuleuse de rythmes, entrainant les auditeurs/spectateurs dans une sorte de transe.

Puisse cette si belle tradition contribuer à montrer qu’une civilisation peut perdurer malgré les tourments de l’histoire, en laissant la conclusion à un texte dit et chanté par Shadi Fathi,  extrait d’un poème de Sohrab Sepehri (1928-1980) un des grands poètes de l’Iran au XX° siècle. 

Si vous venez me chercher, Je suis à Hitchestân.

Derrière Hitchestân est un lieu particulier.

Derrière Hitchestân, les veines de l’air

Sont pleines de pissenlits messagers

Qui apportent des nouvelles de la fleur

Qui éclot au plus loin des buissons de la terre.

Sur les sables aussi, les traces de sabots des chevaux

De doux cavaliers qui le matin s’en vont en haut des collines 

Où s’épanouissent des coquelicots.

Au pays Hitchestân, le parapluie du désir est ouvert. 

Dès que la brise assoiffée s’est précipitée au-dedans

de la feuille,

La sonnette de la pluie a retenti.

L’homme ici est seul.

Et dans cette solitude, l’ombre d’un orme s’écoule

jusqu’à l’éternité.

Si vous venez me chercher, Venez délicatement et doucement, de crainte de briser.

GE.

Le Setâr est un petit luth, à l’origine doté de trois cordes, d’où son nom.

Le DAf, grand tambour sur cadre de la tradition persanne
Le Zarb ou Tombak est le principal instrument à percussion de la musique savante persanne