Avril 2021
Editorial.
Chères amies, chers amis des Riches heures musicales de la Rotonde.
Dans notre précédente lettre de l’automne dernier, j’écrivais : « Face à la situation de crise, il faut faire comme si ; ne pas tout arrêter, mais anticiper, imaginer que tout ira mieux, et s’adapter ensuite, condition de la pérennisation de notre action. »
Je peux aujourd’hui reprendre mot pour mot ce principe. Nous travaillons à préparer une 39° édition que nous espérons vivace dans la Rotonde où résonnera « le chant du monde » porté par Orphée.
Si nous le pouvons, il y aura aussi une fête de la musique, et des actions vers nos jeunes.
Et comme nous voulons croire avec force à cet avenir meilleur, nous préparons déjà de belles surprises pour …2022 et le 40° anniversaire rugissant du Festival.
Enfin et surtout merci ! Pour vos soutiens, à vous adhérents, sympathisants, mécènes, et tous ceux qui apportent leur note à ce concert.
Gilbert Elkaïm
Président du conseil d’administration.
Comment nous joindre ?
Rappel ci-dessous de nos coordonnées, le mieux étant notre adresse mail, où les messages sont consultés quotidiennement. Le téléphone fonctionne essentiellement en période de festival.
Les Riches Heures Musicales de la Rotonde – 04150 Simiane-la-Rotonde France
Association loi 1901-Siret 392 217 436 00014
Tel : administration 33 (0) 6 30803828
courriel : festivalaccueil@gmail.com
http://www.festival-simiane.com
Une AG inhabituelle…
L’assemblée Générale annuelle de l’association s’est tenue le 16 janvier 2021. Assemblée Générale assez inhabituelle toutefois, puisque, pour respecter les règles sanitaires, nous avions réduit les présents aux seuls membres du Conseil d’Administration en fonction et aux deux personnes qui souhaitaient faire partie du nouveau CA, dans le cadre du renouvellement de trois mandats.
Nous avons bien sûr déploré l’absence de nos adhérents et le manque d’échanges si fructueux que nous avons habituellement. Mais leur réactivité et leur participation importante par le recours aux votes par correspondance, a prouvé leur attachement à nos instances et la confiance en notre association. Nous les en remercions sincèrement, cela nous a permis d’avoir le quorum nécessaire pour délibérer (67%).
Nos adhérents ont reçu le compte rendu détaillé de l’AG le 24 janvier dernier. Nous vous informons ici de la composition du nouveau Conseil d’administration.
Trois membres étaient arrivés en fin de mandat : Bernard Cavallo, Anne Ferré et Sabine Reynard. B. Cavallo et S. Reynard nous ont fait part de leur volonté de se retirer. Nous les avons chaleureusement remerciés au nom de tous pour les années passées à nos côtés, leur persévérance, leur présence indéfectible et la qualité du travail accompli.
A. Ferré a souhaité s’investir pour un nouveau mandat de trois ans.
Deux nouveaux candidats se sont présentés, Raphaële Beaudet de Sault et Serge Pagès de Simiane.
Le nouveau « bureau » a été élu lors du conseil d’administration qui s’est tenu dans la foulée de l’AG. Il se compose ainsi :
Gilbert ELKAÏM Président
Josiane TAMBURINI Vice-Présidente
Serge PAGES Trésorier
Anne FERRE Trésorière adjointe
Colette VALVERDE Secrétaire
Raphaële BEAUDET Secrétaire adjointe
Jean BASCOU Administrateur, Conseiller artistique
Hélène ELKAÏM Administratrice
Vous constaterez que le Conseil d’Administration compte 8 membres au lieu des 9 autorisés par les statuts. Un poste vacant depuis 2020 n’a toujours pas été pourvu faute de candidature. Nous espérons qu’à l’instar de Raphaële et Serge cette année, d’autres volontés se manifesteront. Pensez-y.
Colette Valverde
Des finances sûres.
On peut parler, pour la première fois dans la longue série de ceux réalisés par l’association, d’un exercice 2020 tronqué mais engendrant un résultat positif…
Basé sur des prévisions de budget qui n’ont pu se réaliser compte tenu de la situation sanitaire, nos partenariats solides ont permis de passer le cap sans générer de résultat négatif.
- Les subventions sollicitées sont bien heureusement débloquées sans restriction par les partenaires institutionnels.
- Les actions réalisées « hors les murs » ont réduit les engagements financiers.
- Les contrats signés et les acomptes versés se reportent contractuellement et bien heureusement sur 2021.
- Les actions de mécénat ont été maintenues et honorées, malgré une programmation fortement revisitée.
- Les recettes directes ont été quasi inexistantes sur cette édition (seule la soirée d’automne a été payante).
Ce qui s’est traduit par un exercice 2020 divisé en masse par deux. Cela nous laisse toutefois des réserves suffisantes pour une 39ème édition en 2021 que nous espérons avec une fréquentation plus importante, si les jauges le permettent. Et surtout nous autorise à prévoir un 40ème festival anniversaire en 2022 aux dimensions et financements encore plus européens.
Serge Pagès.
Petit rappel utile…
LES COTISATIONS 2021 (sans changement par rapport à 2020)
Individuel 30 €
Couple 45 €
Pensez aux dons au bénéfice de l’Association des « Riches Heures Musicales de la Rotonde », reconnue d’intérêt général, qui bénéficient d’une réduction d’impôt de 66 % !
Agréable…
Vous avez entendu une musique, ou rencontré un artiste qui vous a marqué, lu un livre qui vous a intéressé ou passionné… voire senti quelque humeur, bonne ou mauvaise, à nous lire ? Dites-le nous, partagez, proposez, cette lettre d’information est la vôtre.
Pour cet été
Les concerts du Festival à 21h dans la Rotonde du Château.
31 juillet Nous aurons cette année un prologue après le vernissage à 18h de l’exposition consacrée à Orphée par l’association Empreinte04 ; à 21h : récital théâtralisé par l’ensemble « Les timbres », le baryton Marc Mauillon, et le comédien et metteur en scène Emmanuel Ménard intitulé » le syndrôme d’Orphée » (ou, entre autres, mais pourquoi donc Orphée se retourne t’il ?)
2 août. Ensemble Canticum novum : « T(h)races » Sur les terres ancestrales d’Orphée, fils du roi de Thrace et de la muse Calliope. Musique grecque, bulgare et turque du XIIIème au XVème siècle.
5 août. Comet musicke ensemble et le ténor Francisco Manalich : programme » Orféo, le fere e i sassi « , musique italienne inspirée par le mythe d’Orphée.
7 août. Ensemble Artifices d’Alice Julien-Laferrière et le baryton Etienne Bazola, en création à Simiane : « Le bestiaire d’Orphée » ou « Les effets de la Musique sur les animaux « .
10 août. Ensemble l’Achéron : « Lachrimae lyrae « , » les larmes de l’exil « , rencontre du quatuor de violes de gambe et de la lyra grecque de Sokratis Sinopoulos.
13 août. Trio « Musica humana » : en création « Machaut Orféo », de la fin du Moyen-Age de Guillaume de Machaut à la Renaissance et la redécouverte du mythe d’Orphée, avec les compositeurs italiens Monteverdi, Gabrieli…
Autour du Festival, le 12 août à 21h : concert lecture du roman de Stefan Hertmans « Le cœur converti » par l’association « Textes et voix » de Nadine Eghels : récitant Didier Flamand, viole de gambe Silvia Lenzi.
Notes sur l’orphisme.
Orphée, mosaïque de Marcello Provenzale (1618)
Les orphiques correspondent à l’un des rares cas d’organisation sectaire et ésotérique parmi les nombreux cultes de l’époque antique. C’est un mouvement de protestation religieuse qui apparait à la fin de l’époque archaïque, au VIe siècle av. J.-C.
Ce mouvement est intrinsèquement lié au refus de l’hétérogénéité entre les hommes et les dieux présente dans les cultes officiels. Pour les orphiques, l’homme est d’origine divine, né des cendres des Titans qui contenaient des étincelles d’ascendance dionysiaque.
Les rapports entre les adeptes d’Orphée et de Dionysos sont indéniables, même s’ils font l’objet d’interprétations différentes.
L’orphisme promet un salut dans l’au-delà : les lamelles d’or placées dans les tombes étaient des messages prouvant à Perséphone, reine des Enfers, la pureté des initiés.
Pourquoi Orphée s’est-il retourné ou Orphée et son complexe.
Les écrits poétiques d’Ovide et de Virgile nous ont transmis ce mythe qui passe les siècles. Orphée archaïque, musicien et Argonaute. Toute la question de son retournement repose sur celle de la transgression de la loi des dieux. En se retournant, Orphée voit et parle, deux choses qui lui ont été interdites. Ces transgressions, en même temps que la perte et le deuil, le confrontent à ce qui nous fait humain : la parole – le mental. Il reste le symbole de ces 2 parts d’un même être divin/humain.
Mais surtout, par la mélancolie engendrée par la perte, il a ouvert le champ de l’Orphisme et les pages magnifiques de la plainte à jamais dite et chantée. Orphée s’inscrit comme le mythe du paradis perdu, mythe aux variations infinies. Avec Orphée advenu sujet de parole, advint aussi la civilisation de la mémoire, en réponse à la barbarie. Sortir de l’obscurantisme tel Moïse sauvant son peuple, mais n’étant pas lui-même sauvé.
Hélène Elkaïm-Chambrade.
Partenariats
Marc Gaucherand évoque pour nous comment le Bleuet participe de cet esprit de liberté et d’imagination qui anime nos relations amicales.
Pour la deuxième année, Le Bleuet propose un moment fort de littérature au cœur de l’été. En août dernier, nous avons passionnément exploré la question de » la littérature comme recours » personnel et collectif avec Leïla Shahid, Laure Adler et Françoise Nyssen. En 2021, nous reprenons cette question avec de nouveaux invités. Ce moment fort comprendra en particulier la lecture musicale du « Cœur converti » (adaptée du roman de Stefan Hertmans, ci-dessous interview de l’auteur) accueilli par « Les riches heures musicales de la Rotonde » le 12 août au soir, une nocturne au Bleuet le 13 août et une rencontre au domaine des Davids le 14 août. Bienvenue pour ce grand moment de littérature et de musique ! (Programme complet à suivre)
Le cœur converti,
Stefan Hertmans
Trad. du néerlandais par Isabelle Rosselin
Collection Du monde entier, Gallimard
Parution : 2018 puis Folio
Stefan Hertmans, la Rotonde du Château de Simiane accueillera cet été une lecture musicale de votre roman « Le cœur converti ». Connaissez-vous ce monument, construit quelques décennies après le temps tragique de l’histoire de votre héroïne ?
Absolument, ce monument m’est cher et je visite le village de Simiane plusieurs fois par an. Je me rappelle un concert, un soir d’été, avec cette résonance unique de ce bâtiment étonnant, avec un orage qui traversait la musique comme un rêve… La Rotonde occupe une place spéciale dans mon cœur.……
La lecture musicale que nous présenterons en août prochain a été créée lors du festival des littératures européennes de Cognac dont vous étiez l’invité d’honneur en 2019.
Qu’avez-vous ressenti en la découvrant ?
Une œuvre interprétée par des artistes et une dramaturge avec grande sensibilité et intelligence donne à l’auteur l’occasion de revivre ses propres mots avec un regard frais et une oreille attentive aux échanges entre les possibilités offertes par le texte et les émotions des interprètes. La lecture tellement sensible de Didier Flamand et le jeu exceptionnel de Silvia Lenzi m’ont fortement ému.
Avez-vous travaillé ou échangé avec Nadine Eghels et les artistes que nous entendrons ?
En fait, je leur ai laissé une liberté totale ; dès qu’un texte littéraire entre dans l’espace public, l’auteur doit avoir la générosité de le lâcher et de laisser vivre les interprétations. Il s’agit d’aborder cela avec confiance. Dans ce cas, cela a produit un vrai régal. J’ai une grande admiration pour la façon dont Nadine Eghels a retravaillé l’histoire du roman pour en faire une dramaturgie très prenante.
La lecture musicale sera cette fois présentée à quelques kilomètres de Monieux, l’endroit où votre héroïne et son époux se réfugient, et où aura lieu le pogrom qui est au centre de votre livre. Quelle impression cela vous fait-il ?
Évidemment, le fait que cette lecture musicale se produise dans un endroit qui m’est déjà cher a une grande signification pour moi. Que je doive, pour y assister, parcourir cette belle route de Monieux à Simiane à travers ce paysage du plateau d’Albion que je connais si bien, ajoutera à cette impression de bonheur et de richesse, pour laquelle je ne peux ressentir que de la gratitude.
(Merci à Nadine Eghels d’avoir permis la réalisation de cet entretien avec Stefan Hertmans)
Vivre à Simiane et les riches heures ensemble pour accueillir le Samedi 9 octobre à la Rotonde…. Devinez qui ?
Après Boris Vian en 2018 et Charles Trenet en 2019, Anne Calas poursuit le cycle des « troubadours contemporains » avec Boby Lapointe.
Boby m’habite (mais pas que).
chanté par Anne Calas
avec Patrick Reboud à l’accordéon
mise en scène de Denis Bernet-Rollande
Boby Lapointe, c’est l’ami de la famille ou l’oncle d’Amérique qui débarque chez vous un beau matin avec dans ses bagages, son système Bibi, son scaphandre, ses cartons de layettes, quelques antennes de télévision et tout un petit bazar. Il s’installe pour de bon dans votre salon, votre cuisine, votre garage, votre bureau, votre salle de bains, sous les sièges de votre automobile, dans les ressorts de votre matelas, sous votre oreiller, dans la pliure du mode d’emploi de votre médicament ou dans un coin de votre cerveau. Il susurre, tonitrue, imprègne tout comme par enchantement : la tapisserie du couloir, le linoléum de la buanderie, la savonette, le vénilia des tiroirs du buffet, le fond de la corbeille à papiers, les poils de votre brosse à dents, vos sous-vêtements, votre peignoir, votre tasse à café. Au réveil, au coucher, un peu comme le sparadrap du capitaine Haddock, il ne vous quitte plus. Cet as du langage, fort des halles hilarant et fou, personnage complexe et totalement débridé habite pour toujours dans votre petit chez-vous.
Autour de nous.
Nous poursuivons ici notre rubrique, permettant d’aller à la rencontre de lieux musicaux passionnants, et parfois méconnus, dans notre région. Dans ce numéro, La Courroie, présentée par ses animateurs.
Nous rêvons tous d’un Eden où public et musiciens seraient libérés des conventions et du carcan des concerts de musique «classique», un lieu où l’élan des interprètes, leur savoir-jouer, chanter, viendraient directement toucher, rencontrer, surprendre l’auditeur, le spectateur, un grand salon de musique où la frontière entre scène et salle ne serait qu’une lame d’air vibrant.
De cette utopie musicale est née La Courroie.
Créé par Alice Piérot et Chantal de Corbiac, ce lieu est dédié à la musique, à tous ceux qui la jouent, la partagent, la transmettent, l’inventent ou la réinventent, à tous ceux qui l’écoutent et qui l’aiment.
À 12 km à l’Est d’Avignon sur la commune d’Entraigues sur la Sorgue, cette ancienne filature de ramie, bâtie au XIXème siècle dans la campagne vauclusienne, accueille aujourd’hui concerts, résidences, créations et enregistrements, expérimente de nouvelles formes de diffusion et de pratiques de la musique, de la plus ancienne à la plus contemporaine.
www.lacourroie.org
120 chemin du barrage
F-84320 Entraigues sur la Sorgue
lacourroie@lacourroie.org