Lettre d’info N°5

Novembre 2019

Editorial :

Chères amies et chers amis des riches heures, l’approche de la fin de l’année est traditionnellement celle des bilans. Bien entendu le rapport complet destiné à nos adhérents sera établi prochainement pour préparer l’assemblée générale annuelle, mais d’ores et déjà nous souhaitons vous communiquer quelques éléments, complétés par un résumé financier de notre trésorier.

L’assemblée générale ordinaire, comme il a été décidé l’an dernier pour permettre de caler notre exercice comptable sur l’année civile, se tiendra début 2020 avec les précisions ci-dessous.

2019, dans la continuité des promesses et succès de l’année précédente, a confirmé nos souhaits.

Le Festival d’abord, dont notre secrétaire vous donne dans la présente lettre quelques échos ; avec une augmentation importante du nombre de spectateurs payants, la Rotonde a vu sa fréquentation retrouver une pente ascendante, y compris en accueillant de nouveaux spectateurs. Le travail avec les offices du tourisme, notamment de Forcalquier, en est sans doute en partie la cause : le dépouillement de la centaine de questionnaires renseignés par les spectateurs en 2018, travail long et délicat, est en voie d’achèvement et fera ressortir les grandes tendances de la fréquentation.

Autour du festival, et plus largement tout au long de l’année, les actions se consolident.

Insistons sur une action nouvelle : en juin dernier, nous avons relancé la fête de la musique dans son esprit initial « faites de la musique » ; un peu improvisée mais avec beaucoup d’enthousiasme, pratique amateur, découverte pour les jeunes de l’école ont été au rendez -vous.

Et 2020 ? Nous en parlerons bien sûr à l’AG de manière plus détaillée. Le thème du festival sera « Orphée, le chant du monde », 5 concerts du 2 au 13 août, avec des initiatives nouvelles autour du festival, le chant du monde étant aussi un écho au roman de Jean Giono dont 2020 marque le cinquantième anniversaire de la disparition.


Enfin, nous poursuivons l’ouverture de cette lettre, au-delà des informations, à des articles et réflexions plus larges. La pédagogie étant aussi l’art de la répétition, j’en appelle une nouvelle fois à vous tous : écrivez, faites-nous part de vos lectures, de vos critiques, de vos découvertes, de vos envies….

           Gilbert ELKAIM,

Président du conseil d’administration


Ouvrons nos agendas…

L’assemblée générale annuelle ordinaire (AGO) de l’association des Riches heures musicales de la Rotonde se tiendra le :

Samedi 11 janvier à 14h30
Salle du conseil municipal 
Attention : Mairie du haut village.

Quelques précisions.

– Les adhérents à jour de leur cotisation 2019 pourront participer à l’ensemble des décisions et votes.

– 4 postes de membres du CA sont à renouveler : il est important, voire vital pour notre association que des adhérents prennent des responsabilités et rejoignent les instances dirigeantes. Sans ce sang neuf, la vie de l’association est à terme menacée. Cette année, des compétences seraient appréciées plus particulièrement dans le domaine financier et comptable ; pour autant, soyez rassurés, le CA est une équipe, et les tâches y sont largement partagées.

NB : vous trouverez, joint à l’envoi de la présente lettre, un bulletin d’adhésion pour ceux qui le souhaitent.


Un bilan financier satisfaisant

Par Bernard CAVALLO, trésorier de l’association.

Le bilan financier détaillé sera présenté lors de l’Assemblée générale de Janvier, mais nous avons pensé utile de vous communiquer les principaux éléments dès maintenant. L’exercice courait du 1er Octobre 2018 au 31 Décembre 2019, pour se recaler sur l’année civile ensuite. Globalement, nous pouvons résumer la situation : nouvel accroissement de nos ressources hors subventions, et confirmation de la maîtrise des dépenses.

Côté dépenses.

Elles s’élèvent à 32 043€, soit une diminution de 10% par rapport à l’exercice précédent et de 25% par rapport à 2017, alors même que nos activités ont significativement augmenté par rapport à 2017 avec notamment les nouvelles actions engagées vers les simianais.

Les frais de fonctionnement de l’association (assurance, téléphonie…), ainsi que les frais liés à l’organisation du Festival, tels que les frais de publicité et de communication sont en diminution.

Les frais de fonctionnement, 6% du montant total des dépenses, sont en diminution de 18% par rapport à l’exercice précédent et de 36% par rapport l’exercice 2017 !!

Les frais d’organisation du Festival s’élèvent à 4425€ soit une diminution de 5% par rapport à l’exercice précédent, et 45% de diminution par rapport à l’exercice 2017.

Les frais directs liés au Festival, cœur de notre action avec les concerts, représentent 88% des dépenses : cette charge reste stable à 23722€ sur cet exercice à comparer à 24000€ sur l’exercice précédent, sans bien entendu sacrifier la qualité musicale.

Les frais liés aux activités autres que les représentations pendant le festival correspondent à 6% du montant total des dépenses, en forte diminution par rapport à l’exercice précédent qui avait donné lieu à l’organisation d’un concert gratuit en dehors de la période du Festival.

Côté recettes.

Elles s’élèvent à 41640,7€, soit une augmentation de 34% mais sur des périmètres qui ne sont pas comparables, puisque en 2018 nous n’avions pas pu comptabiliser la subvention du Conseil Régional que nous n’avons perçue qu’en Décembre 2018. En comparant les produits sur une base comparable, nous constatons malgré tout une progression de nos recettes de 12%.

Nos ressources propres, hors subventions, représentent 58% de nos ressources totales, et sont en progression de 18% par rapport à l’exercice précédent

Cette progression vient majoritairement du développement du mécénat dont le budget représente 11% de nos ressources totales et a augmenté de 63% à 4650€. Ce poste correspond sur cet exercice à 19% de nos ressources propres. Les dons hors mécénat sont en augmentation de 14 % mais ne correspondent qu’à une faible partie de nos ressources propres (5%).

Les ressources liées aux adhésions sont en diminution par rapport à l’exercice précédent mais elles continuent à représenter 7% de nos ressources propres.

Les recettes liées à la billetterie sont en augmentation de 18% par rapport à l’exercice précédent, et correspondent à 62% de nos ressources propres.

Les recettes publicitaires représentent 4 % de nos ressources propres, en augmentation de 17%.

On notera donc l’accroissement significatif de notre capacité de financement par des ressources externes autres que les subventions, ce qui correspondait à notre orientation en début de mandat. Au terme de l’exercice la situation de l’association devrait être bénéficiaire de 16 452€, ce qui nous permet d’envisager l’avenir avec sérénité.


Quelques échos du festival…

Par Colette VALVERDE, secrétaire de l’association.

La cuvée 2019, 37° édition du festival des  » Riches Heures de la Rotonde  » a été sans nul doute un très bon cru.

Avec 615 spectateurs sur les 5 concerts, soit 17 % de plus qu’en 2018, nous avons fait salle comble à chaque spectacle. Nous avons même refusé du monde pour trois d’entre eux.

Les représentations ont connu un vif succès, la fréquentation en est la preuve. Mais plus que la fréquentation, c’est le retour que nous avons eu de la part des spectateurs qui nous a intéressé.

Le choix du thème « Europe, princesse phénicienne » a reçu un écho particulièrement favorable auprès du public, de même que l’exposition présentée sur ce thème. Tout le monde s’accordant à en reconnaître l’intérêt et la qualité, et l’apport fort original de trois artistes vivant sur notre territoire provençal.

La place manque pour évoquer tous les concerts, mais la prestation de Benjamin ALARD dans le monument des « Variations Goldberg », ainsi que la conférence qu’il a donnée la veille du concert sur ce thème ont été un temps majeur du festival et ont reçu très bon accueil du public. Il faudra peut-être renouveler ce genre d’expérience à l’avenir.

Enfin, la projection gratuite du film d’Alain CORNEAU « Tous les matins du monde » en milieu de festival fut un moment d’ouverture vers d’autres formes artistiques, et l’occasion d’une coopération avec la librairie LE BLEUET.

En définitive un ressenti général unanimement positif, souvent enthousiaste.

Faisons le pari que 2020 se déroulera sous les mêmes auspices favorables avec le thème  » ORPHEE, Le Chant du Monde « . Nous espérons vous y accueillir au moins aussi nombreux qu’en 2019.


Interview, après

 « les folles complaintes ».

Dans le cadre amical et efficace de notre partenariat avec l’association « Vivre à Simiane « , la Rotonde a accueilli de nouveau le 12 octobre dernier Anne Calas, accompagnée par ses complices Patrick Reboud aux instruments et Denis Bernet-Rollande à la mise en scène.      

Cette fois-ci, un autre « troubadour » contemporain était à l’honneur, Charles Trenet.                            

Après le spectacle qui a réuni près de 80 personnes, elle nous a confié ses réactions lors du « pot » offert par Vivre à Simiane.

– Q : Anne, un an jour pour jour après Boris Vian, c’est Charles Trenet que toi et tes « complices » Patrick et Denis ont fait entendre et voir à la Rotonde. Après « on est pas là pour se faire engu… « , « les folles complaintes » ! Certes on a tous en tête le surnom de Trenet, le fou chantant ! Mais comment avez-vous pensé cela dans notre vénérable Rotonde ?

Je crois qu’il n’y a rien qui ne puisse être joué dans ce lieu car c’est lui qui crée d’abord la magie. Et tout peut s’inventer alors. De plus la Rotonde est porteuse de mémoire, et chanter Trenet, c’est aussi transmettre une mémoire. Chanter Trenet c’est chanter à la fois la nostalgie, la perte, et la joie d’être au monde. Et si sous le vernis de la fantaisie affleurent toujours les gouffres intimes, la joie n’est jamais loin, comme un rempart à la mélancolie. Son univers poétique à la Max Jacob nous enchante et nous étreint. C’est ce qui en fait la beauté. Et la Rotonde est un merveilleux écrin, un lieu enchanteur justement. Un lieu pour laisser chanter la vie.

– Q : pour ceux qui étaient là l’an dernier, on a senti l’enjeu que cela représentait d’habiter le lieu en le transformant, en quelque sorte un cabaret chez les troubadours.

Cette année, vous étiez totalement à l’aise, avec une pointe d’ironie, voire de délire. Choquer un peu ne te gênait pas ?

Nous n’avons jamais pour projet de choquer et encore une fois, nous ne sommes que des passeurs. Et des troubadours. Trenet était un provocateur, un véritable fou chantant. Il faut lui rendre hommage en étant irrévérencieux et ne pas craindre de sourire un peu et de sortir des sentiers battus. Je pense que la violence de nos sociétés modernes devrait davantage nous choquer qu’un petit clin d’œil à Mozart, coincé entre un Héritage Infernal et un Serpent Python.

– Q : tu n’as pas voulu, vous n’avez pas voulu devrais-je dire, céder à l’évocation des succès, et avez choisi une façon très particulière d’interpréter la « mer ». Peux-tu me dire pourquoi ?

Ça, c’est un petit tour de malice autour d’un « tube ». Tout le monde connaît La mer ! Et amorcer cette mélodie crée le désir d’en entendre davantage. Alors nous jouons sur ce désir qui est suscité et jamais assouvi. Comme un serpent de mer, justement ! La mélodie revient comme un jeu, un air que le musicien aimerait jouer et qu’il ne parvient jamais à placer.

C’est une façon de nous dire que La mer de Charles Trenet est l’amour de sa vie !

Et aussi de dire en sous-texte que la question maternelle était sensible dans la vie de Trenet qui a entretenu une relation complexe avec sa propre mère. La mer, sa mère, l’amour impossible de sa vie ?

– Q : alors évidemment, une question s’impose. J’ai l’impression que tu as conçu une sorte de trilogie dont nous avons eu les deux premiers volets. Sans le troisième, ce serait un peu frustrant, non ? Quels arguments pour convaincre des sceptiques d’y accueillir enfin Bobby Lapointe, le troisième larron, par exemple à l’automne prochain ?

Nous avons en effet conçu cette sorte de trilogie qui a débuté par Boby Lapointe. Nous la déroulons donc à l’envers avec vous.

S’il faut argumenter, ce n’est pas difficile : se priver de Boby Lapointe, c’est se priver d’un formidable moment avec la facétie, l’humour, la drôlerie et la virtuosité du langage. On s’amuse beaucoup avec Boby Lapointe. Et ses chansons sont d’une inventivité sans limites ! Boby était tout à fait fou et tendre. Infiniment tendre.  Il était le protégé de Brassens qui l’adorait et qu’il rendait fou. Son répertoire est unique, sidérant, coquin, ne ressemble à aucun autre. Enfin, la mise en scène est drôlatique, comme toujours avec Denis Bernet-Rollande. Bref, Boby Lapointe, l’essayer, c’est l’adopter, comme disait la publicité ! Alors, à l’année prochaine !