Septembre 2023
Éditorial
La 41ème édition du festival des Riches Heures Musicales s’est tenue du 1er au 14 août.
Nous pouvons affirmer que cette saison a été une réussite et a connu un très vif succès.
Pour preuve tous les messages de remerciements et d’encouragements reçus après chaque concert et à la fin de l’événement, ainsi que la participation massive des auditeurs à chaque représentation.
Dès le premier concert, le public a été conquis par la programmation et les interprétations magistrales des musiciens.
C’est une édition marquée par le sceau du plaisir et de la complicité à tous les niveaux.
- Visible plaisir des musiciennes et musiciens de nous offrir ces instants de musique prodiguée avec prouesse, sens de
l’harmonie et volonté de partage.
- Plaisir de l’équipe des Riches Heures à travailler ensemble dans une grande cohésion et à recueillir les appréciations
du public.
- Enfin et surtout, plaisir de l’auditoire, aux dires de celui-ci, qui a su apprécier la virtuosité et la complicité établit avec les artistes lors des œuvres jouées avec maestria.
L’exposition réalisée par le Cercle Généalogique du Vaucluse sur les musiciens du XVII au XIX siècles en Vaucluse, mise en place dans la salle basse de la Rotonde, a également été appréciée par les spectateurs et plus largement par les visiteurs du château.
Mme Éliane Bareille, Présidente du Conseil Départemental des Alpes de Haute Provence nous a fait l’honneur de sa présence.
Encouragés à continuer dans cette voie, nous pouvons d’ores et déjà lever le voile sur la 42ème saison.
Notre commission de programmation travaille autour du thème « Musiques Féminines Plurielles ».
Mais chut ! C’est un scoop !
Colette Valverde
En attendant nous vous proposons notre concert d’automne en partenariat avec les associations Musique et Yoga et Vivre à Simiane le 7 octobre dans la Rotonde.
Ainsi qu’un programme gratuit réservé aux enfants de l’école de Simiane, de la Maternelle grande section / CP au CM2, qui sera suivi d’un goûter, le 13 novembre dans la salle Pierre Martel.
Ce concert relève d’une démarche pédagogique de notre Association : volonté de proposer aux enfants de notre commune d’aborder de manière ludique la musique dite « classique » avec des artistes de talent autour des Fables de La Fontaine. Voir plus bas
Bref compte rendu financier après l’édition 2023
Belle édition que celle de cette saison 2023 !!
Bien plus fluide et harmonieuse que celles des quarantièmes rugissants. Une équipe resserrée
autour de son active présidente, une programmation saluée par l’ensemble des participants, le
tout assorti d’une fréquentation forte (+ de 87 % de la jauge de la Rotonde), laquelle n’a pas eu à
souffrir de la concurrence des Estivales du Haut Calavon, pourtant programmées sur la même
période…
Nos partenaires institutionnels ont tous répondu présents et le soutien du « Fonds Festival »de la
DRAC au niveau national, nous fait reconnaître comme une scène qui compte pour la deuxième
année consécutive.
Notre demande auprès de la Région doit-être examinée à la session d’octobre, nous espérons
que la réponse sera positive.
L’association se porte bien, merci à ses généreux donateurs, avec de nouveaux adhérents portant
son nombre à 113 désormais.
Le pré bilan laisse apparaître un excédent , modeste certes, mais permettant de réunir très prochainement
le comité de programmation, sur la base d’un budget renouvelé.
La quarante deuxième édition aura lieu c’est sûr !
Serge Pagès
Trésorier
Souvenirs du Festival 2023
MARDI 1er AOUT – QUATUOR DEBUSSY « REQUIEM (S) INTIMES »
La Provence 21/08/2023 – « Une édition parfaitement réussie avec un programme varié et attractif pour tous et des ensembles toujours aussi talentueux. »
VENDREDI 4 AOUT-CONCERTO SOAVE « IL CANTO NOBILE »
LUNDI 7 AOUT– CONSORT BROUILLAMINI
JEUDI 10 AOUT – « INCAS et CONQUISTADORS » – LA CHACANA
LUNDI 14 AOUT – « SUBLIMATION » -THE CURIOUS BARDS
LA PRESSE
Haute-Provence Infos / AVEC « LA CHACANA » INCAS ET CONQUISTADORS, UN CONCERT D’ANTHOLOGIE OU D’ETHNOLOGIE ?
Les deux à l’évidence, ce 10 août, Rotonde de Simiane-la-Rotonde pleine pour le groupe instrumental « La Chacana » qui sort des vitrines d’un musée imaginaire pré-colombien : des « sifflets de la mort » utilisés par le sacrifié lors du rituel de son immolation, des flûtes triples en forme de serpent, des flûtes de Pan en céramique, des ocarinas et des vases « siffleurs ». Cet instrumentum, Pierre Hamon, Ananda Brandao, Clémence Niclas, Louis Capeille et Bor Zuljan en jouent à merveille. Louis Hamon en Icare
triomphant, entre en scène en porteur de plumes de Condor qu’il fait littéralement voler au-dessus du public, un de ces moments rares où la musique « s’emplume » ! Panthéisme et chamanisme sont au rendez-vous magique des quatre éléments, véritables « charmes » envoûtant un public plus civilisé que les Conquistadors. Michel Jubin-
LA PROVENCE / Une édition réussie pour les Riches Heures de la Rotonde / Avec quatre concerts sur cinq ayant fait salle comble, le Festival des Riches Heures de la Rotonde affiche une bonne santé qui réjouit ses organisateurs. Cette 41ème édition était le premier test pour la nouvelle équipe organisatrice présidée par Colette Valverde et composée de fidèles du festival. Pour Colette Valverde, cette édition devait « faire voyager » les spectateurs et le 4ème concert en a été l’illustration avec La Chacana qui a interprété un programme évoquant l’empire Inca. D’un enthousiasme communicatif, les musiciens ont provoqué un
tonnerre d’applaudissements sous la coupole de la Rotonde. A.D.N.
A propos de l’exposition : Musique et Musiciens du XVIIe au XIXème siècle : Le cercle généalogique de Vaucluse a fait le choix de remettre en lumières ces lignées de musiciens influençant souvent les milieux musiciens parisiens et non l’inverse. Cette exposition didactique, quelque peu austère dans sa forme, ravira également le public des 41èmes Riches Heures. Grâce soit rendue à Suzanne Pawlas, Présidente du CGV 84 et à Colette Valverde, Présidente de l’association des « Riches Heures Musicales » unies dans cette « offrande musicale » à lire et à entendre. CLP
Et aussi…
Servi par un écrin tant acoustique qu’architectural magnifique, le Quatuor Debussy a sublimé ces 2 œuvres originales pour chœur et orchestre. Ancien chef de chœur et altiste, j’ai chanté intérieurement tout au long de la soirée. Le délicat bariolage du 2nd violon dans les 7 paroles était d’une rare délicatesse. L’alto tenait toute sa place tant ce quatuor veille à l’équilibre de toutes les parties. Quelle prouesse technique dans le final des 7 paroles. Merci d’avoir partagé ces transcriptions qui obligent nos
oreilles à redécouvrir ces œuvres splendides. Merci pour cette vibrante émotion. CGV sandy.a@ik.me
…
Je tiens à vous remercier une fois encore de votre invitation hier, une merveille ! Cela m’a permis d’apprécier la spécificité certaine de ce festival, d’une grande qualité. Le lieu est d’une acoustique exceptionnelle, comme l’a d’ailleurs rappelé le premier violon. L’espace en toute intimité permettant la proximité immédiate avec les musiciens est un atout formidable, un moment de partage exceptionnel, sans parler évidemment de ce haut lieu du patrimoine dans lequel nous étions. Question musique, j’ai été
impressionné par la mise en relation des deux œuvres présentées. Ce fut une merveille soirée, et merci encore de votre attention généreuse. Bien à vous, Etienne Collomb
Montage Julie DOURDY
Nous joindre
Les Riches Heures Musicales de la Rotonde 04150 Simiane la Rotonde – France
Association Loi 1901 – Siret 392 217 436 00014
Tel : du 15 mai au 14 août : 33 (0) 6 30803828 et pour le concert d’automne jusqu’au 7 octobre
courriel : festivalaccueil@gmail.com – http://www.festival-simiane.com
A noter sur vos agendas
7 octobre à 20h
ROTONDE de SIMIANE
13 novembre 2023 à 15h
salle Pierre MARTEL
spectacle gratuit pour les scolaires simianais
Les Fables de La Fontaine
Cette proposition originale est une invitation à entendre ces fables non seulement contées mais également chantées.
Le piano, personnage à part entière, au delà d’accompagner les chants, intervient pendant les textes et se transforme : en huître baillante, en puits profond, en gîte pour toute sorte d’animaux…
Ce spectacle permet, sans que l’on s’en rende compte, de traverser toutes les époques musicales, de Lully à Aboulker en passant par Bach, Beethoven, Gounod, Offenbach, etc…
Épure et humour signent la mise en scène qui désire que les interrogations proposées par ces petites fictions résonnent longtemps.
Anna Enquist : Contrepoint, roman (2008 en néerlandais, traduction française 2010 aux éditions Actes Sud), et Nancy Huston, Les variations Goldberg, romance ( 1981, ed de poche Actes Sud 2008).
Les « boites à livres » offrent souvent de belles rencontres.
C’est ainsi qu’en furetant dans l’une d’elles à Banon, je suis tombé sur un roman, attiré par le titre musical « Contrepoint », et encore plus quand je découvrais qu’il évoquait notamment les « variations Goldberg », le chef d’œuvre pour clavier de JS.Bach, entendu il y a 4 ans au festival de Simiane.
Ma curiosité était aussi renforcée par le fait que Nancy Huston avait aussi écrit son premier roman,
baptisé musicalement « romance » sous le titre « Variations Goldberg »(Seuil 1981, réédité Actes Sud 1994).
Je ne connaissais pas Anna Enquist, qui est en fait le pseudonyme choisi par une psychanalyste, poète et
pianiste néerlandaise pour écrire.
Le récit de « Contrepoint » entrecroise, comme il se doit (point contre point, superposition des voix) le travail méthodique de la pianiste pour reconquérir, tel un alpiniste, le sommet des sommets que sont « les Goldberg », avec une vie familiale quasi banale : un mari musicien, deux enfants qui grandissent…
On entre ainsi d’abord dans « l’atelier » de la pianiste. Car conquérir les variations, c’est un labeur d’artisan,
qui nécessite un environnement, réglage de l’éclairage sur le clavier, chaise à utiliser, une alchimie entre la
pure technique (« les doigts jouent les notes », mais il ne se passe rien de plus) et l’esprit insufflé dans la
partition. Rien de cela n’est ennuyeux, au contraire, car Enquist sait construire à partir du banal une sorte
de transcendance laborieusement gagnée.
Tout aussi banal, voire plus, paraitrait sa vie de femme et de mère, dans cette ville d’Amsterdam ou en
d’autres lieux où la famille part en vacances, par exemple dans la Suède hivernale. Mais du banal au drame, de la vie à la mort, l’art du contrepoint est là…
Le roman prend alors tout son sens avec le ressort le plus profond qui meut A.Enquist. Je ne le dévoilerai
pas ici, cela ferait perdre au lecteur l’essentiel de la puissance de ce texte ; disons seulement que ce ressort personnel et déchirant donne au livre une dimension universelle, vous laissant seul avec l’infini, symbolisé par la dernière note de la dernière variation dont on sait qu’elle reprend le thème initial des Goldberg.
Et comme on n’en finit jamais avec les Goldberg, j’ai eu envie de revenir vers le livre de Nancy Huston lu en 2009 et qui portait ce titre. Je ne sais pas si Huston pratique un instrument, mais elle a une bonne connaissance de la musique. Son approche est surprenante et à la relecture j’ai d’abord été un peu déçu. Récit à la première personne, par l’interprète installée à son clavier : les doigts vont faire vibrer le clavecin pendant plus d’une heure, épreuve mentalement et digitalement terrifiante ? Mais non, vous n’y êtes pas, la romancière prend le dessus, et elle imagine que l’esprit de l’interprète vagabonde, proposant dans chaque variation un moment lié à un spectateur (elle les connait tous, car elle n’est pas professionnelle, et le récital est privé). On se dit que le prétexte est un peu gros, mais on oublie vite le procédé, car Huston a très habilement construit ses propres variations littéraires, en alternant des groupes de 7 pages et de 8 pages, ce qui donne un rythme propre très étonnant. Bref, Jean-Sébastien est là encore diabolique, car il réussit à inspirer, sous la trame habilement conservée de la partition, un véritable kaléidoscope d’images, de sentiments, bref l’essence du baroque.
Gilbert ELKAIM