Le musicien a, de tout temps, montré une imagination riche et débordante pour inventer des instruments de musique capables d’étonner sa curiosité dans le domaine de la production des sons, du simple os troué, père de toutes les flûtes, jusqu’aux instruments à cordes frottées se rapprochant le plus de la voix humaine, en passant par toutes les percussions faites de calebasses tendues de peaux animales…
Cette édition 2023 va nous permettre de découvrir deux instruments étranges, la nyckelharpa et le hardingfele, issus de la rencontre entre ceux utilisés dans l’interprétation classique de la musique ancienne et baroque et les instruments traditionnels norvégiens et suédois. Cette découverte nous sera proposée par l’ensemble « Les Curious Bards » le 14 août prochain.
La Nyckelharpa
La nyckelharpa est un instrument traditionnel à clavier et à cordes frottées par un archet, d’origine suédoise, apparenté à la famille de la vielle à roue et de la vièle. Chaque touche de ce clavier dispose d’un sautereau qui vient s’appuyer sur la corde pour en limiter la longueur vibrante. Son origine remonte au moyen âge et il est encore utilisé de nos jours.
La nyckelharpa est également dotée de cordes sympathiques situées sous les cordes mélodiques
(douze majoritairement) qui ne rentrent en résonance qu’en fonction des notes jouées pour en enrichir le son.
Le Hardingfele
Le hardingfele est d’origine norvégienne. Il est une variante du violon. En plus des quatre cordes traditionnelles qui sont mises en vibration par l’archet, il comporte quatre ou cinq cordes sous-jacentes et libres, qui sont accordées sur des tonalités particulières, et qui résonnent par « sympathie ».
C’est en effet la vibration de la caisse qui va déclencher leur vibration selon leur longueur vibrante propre. Ces cordes « sympathiques » permettent d’enrichir et de prolonger le son produit par la vibration primaire de la corde mélodique mise en mouvement par l’archet du musicien.
On retrouve ce principe de vibration par sympathie dans d’autres instruments rarement joués, outre la nyckelharpa décrite ci-dessus, comme le baryton à cordes que nous avons déjà pu entendre à la Rotonde dans un programme de musique de Haydn, dont il était l’instrument de prédilection.
Jean BASCOU