Jean Bascou et Colette Valverde – Michel Jubin / HPi
Nouvelle édition des Riches Heures de la Rotonde en ce mois d’août du côté de Simiane.
Des Musiques féminines plurielles les 3, 6, 9, 13 et 15 août
Colette Valverde, présidente du Festival depuis 8 ans, en compagnie d’un « historique »
Jean Bascou, facteur de clavecin, l’un des fondateurs, révèlent le programme 2024, placé sous le signe d’une « ascendance » résolument féminine. En 2006, le Festival avait eu pour ambition de sortir du « purgatoire » des autrices oubliées dont les partitions patientaient dans les cartons de bibliothèques obscures. Aujourd’hui, il s’agit d’offrir à ces compositrices, l’audience que leur accordaient leur contemporains. Comme le précise Jean Bascou, elles étaient joué, reconnues et publiaient leurs oeuvres sous leur patronyme et non dissimulées sous un pseudonyme masculin.
Longtemps « invisibilisées », elles sont redécouvertes grâce aux recherches musicologiques. Leurs partitions exposées à l’écoute d’un public sensible à l’égalité des sexes. Depuis quelques années, les femmes cheffes s’imposent à la tête des grandes phalanges symphoniques. Leur recrutement repose sur leur talent incontestable et non en vertu d’un quelconque « positiv act » ou « acte positif ».
Le Festival sollicité toute l’année par les ensembles musicaux…
Colette Valverde annonce, sur le net, le thème musical de l’année retenu par le conseil d’administration et les offres affluent. La pré-programmation « féministe » de 2024 a reçu une abondance de réponses, rendant le choix délicat.
L’intitulé des 5 concerts donne le « la » : « Bella donna », femme sublime, fleur mortelle, « Donne Sacre, Donne profane » italiennes, « Les magiciennes baroques » et une « Rêveuse », « Qui s’abandonne à vous ». Un florilège qui s’étend du XIIe au XVIIIe siècle, empruntant à l’amour courtois et à un « air de Liberté » qui souffle sur l’Angleterre des Lumières. Une vision européenne plurielle du génie féminin.
Les ensembles réunissent des musiciens des deux sexes, au service des compositrices, précision utile, par ces temps de querelles inutiles sur des exclusions « genrées » !
Le festival ne cesse de se ressourcer, fidèle à son public, renouvelant les générations… Une réputation solide qui passe par le bouche à oreille, mais aussi d’oreilles à oreilles.
Michel JUBIN (CLP)
hauteprovenceinfo.com